Le projet Reste, est un questionnement sur le gaspillage et la surconsommation de notre société actuelle. C’est un projet de sensibilisation, qui tend à observer et à faire observer; à regarder et à faire regarder ces déchets que plus personne ne voit ou ne veut voir.
Nous avons pris une petite partie de la vie quotidienne - le marché, avec ses actions et ses rituels. Cet espace, avec son fonctionnement et ses règles devient le point de départ de notre projet Reste. Ce qui nous intéresse, c’est de donner une nouvelle vie aux choses qui semblent avoir déjà fini la leur. C’est pour cela que nous nous sommes intéressées aux déchets du marché.
Du point de vue économique, le marché est un lieu de rencontre entre l'offre et la demande pour un bien ou un service. « Un marché est un mécanisme par lequel des acheteurs et des vendeurs interagissent pour déterminer le prix et la quantité d'un bien ou d'un service »
Ce qui nous intéresse est plutôt la poétique du marché. Pour nous, le marché est un lieu de découverte, d'exploration, de recherche, d'échange. Le marché est lieu de partage, d'échange. C'est un lieu de rencontre et de vie; un certain dynamisme y est toujours palpable. Toutefois, c'est un lieu éphémère. Le marché est un “petit” quotidien qui s'inscrit dans le “grand” quotidien de la vie en ville. Il est journalier, c'est un rituel de la ville. Il est presque banal et pourtant il n'est jamais pareil.
En traversant tous les matins le Marché Cristal qui prend place sur les boulevards d’Arcole et de Strasbourg, des questionnements se sont déclenchés en nous. Que deviennent ces masses de déchets une fois le marché fini ? Tous ces restes doivent bien aller quelque part. Pourquoi y-a-t-il autant d'ordures à la fin ? Peut être qu’il y en a assez pour que des personnes viennent les chercher.
En observant le marché et les habitudes que les personnes prennent pendant ce temps là, nous avons remarqué que l'installation et la désinstallation des stands et des produits est un vrai rituel. Le matin les commerçants déploient leurs produits. Petit à petit ils prennent leurs places et se préparent pour la demie-journée. A la fin du marché, ils rangent les restes, les invendus. Ils laissent derrière eux des traces éphémères, des boîtes en carton, des cagettes en bois, même des restes de légumes et des fruits, des feuilles en papier, des sacs en plastiques...
