Léa Fournier's profile

GENERATIVE GROTHENDIECK


GENERATIVE GROTHENDIECK series of poster
In collaboration with Guillaume Bertrand of 3615 señor 
Images contained on this page are the result of a residence of ten of days at Superseñor studio.

University of Montpellier has digitized 15.000 sheets of notes of the mathematician Alexandre Grothendieck. In this context, the graphic and interactive designers Léa Fournier and Guillaume Bertrand start a series of algorithmic graphic experiments.
For years, contemporary mathematicians have been waiting for these notes to be made available for research purposes. They do not know what they will find, but they know that Grothendieck's thought merits many years to be decoding. We have started a parallel work with the researchers. From this immense manuscript, we have extracted not sense, but image. The manuscript was our  generative base to algorithmically created forms.

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GENERATIVE GROTHENDIECK série de posters
Travail en collaboration avec Guillaume Bertrand de 3615 señor
Les images présentées ici sont le résultat d’une résidence d’une dizaine
de jours à l’atelier
Superseñor.

Après la numérisation et la mise à disposition par l’université de Montpellier d’environ 15.000 feuillets de notes du mathématicien Alexandre Grothendieck, les designers graphiques et interactifs Léa Fournier et Guillaume Bertrand démarrent une série d’expérimentations graphiques algorithmiques.

Décédé en 2014, Alexandre Grothendieck donne à la fin de sa vie une somme colossale de manuscrits à son ancien élève et ami Jean Magloire. Une fois les questions légales résolues, l’université de Montpellier — où Grothendieck a enseigné — entreprend la numérisation d’une première partie de ces archives. Il a été nécessaire de conserver les notes qui ont commencés à se détériorer. Depuis des années, les mathématiciens contemporains ont attendus la mise à disposition de ces notes à des fins de recherches. Ils ignorent ce qu’ils vont trouver, mais savent que la pensée de Grothendieck mérite, de par sa complexité, sa profondeur et sa singularité, les nombreuses années que vont prendre le décryptage de l’écriture et des formules posées sur ces pages. Ainsi, de ce corpus énigmatique, de « ces dizaines de milliers de pages [formant] une vaste terra incognita partagée entre la géométrie algébrique, la théorie des groupes, la philosophie ou encore l’écologie radicale »1, des dizaines de chercheurs travaillent et travailleront encore longtemps à extraire du sens, de l’innovation mathématique, des pistes de résolutions de théorèmes. 

Notre parti pris est d’entamer un travail parallèle à celui des chercheurs, d’extraire de cette immense collection non pas du sens, mais de l’image, d’utiliser ce terreau graphique (les pages manuscrites possèdent toujours une force plastique singulière) comme base générative à des formes créées de façon algorithmique.

Le domaine de prédilection de Grothendieck était la géométrie algébrique (traiter de manière algébrique l’espace). Convertir ses écrits mathématiques en formes géométriques fait écho à cette discipline, même si sa complexité empêche toute compréhension pour des non-experts. Passer par un processus informatique, par de la programmation permet de traiter les données initiales (les écrits) selon un processus apparenté, traduire image et espace par l’écrit, décrire des rendus, produire de la visualisation. Les processus de traitement et d’analyse d’image appliqués aux sources sont eux-mêmes le fruit d’algorithmes mathématiques complexes, les appliquer à ces écrits relève d’une sorte de récursion.

Pour passer de l’outil informatique au papier, nous avons fait le choix d’utiliser une machine à dessiner. Héritière des machines industrielles dans sa conception, elle manipule néanmoins les outils traditionnels du dessinateur ou de l’écrivain. Ce procédé, imparfait, créant des erreurs, permet de lier graphiquement le résultat du processus algorithmique à la graphie manuscrite de Grothendieck. Les différentes transcriptions issues des pages, en utilisant des algorithmes différents, ont été dans un premier temps imprimées en sérigraphie et combinées. Un texte manuscrit, une fois scanné, devient une image, puis des nombres par le code. Une machine lui restitue un statut graphique en utilisant des outils manuels. Voilà en substance la démarche que nous avons souhaité expérimenter. L’immense corpus, le quasi big data que cet homme a produit seul, se prête à notre avis à une interrogation de cette œuvre singulière.

1 — FOUCART Stéphane,
Une deuxième vie pour un génie des maths, pour le Monde, 18 juin 2015.
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