Le 15 juillet 2017, je suis un photographe en vacances en famille à Saint-Cannat.
Je n’imagine pas une seconde, les évènements qui vont se dérouler les 3 prochains jours.

[ Du chaos naissent les étoiles ]
15 juillet 2017
H:15.49
Attisé par un fort vent de nord-ouest, le feu qui a éclaté sur la route des 4 Termes, à l’ouest du village se propage rapidement.
Sur sa trajectoire, dans le maquis, le Mas de Fauchon, un hôtel touristique et un Haras. à proximité derrière, se situent les serres agricoles «Spiform».
Alerté par une colonne de fumée qui emplie la moitié de l’horizon, je me déplace à pied pour évaluer l’ampleur du sinistre.
15 juillet 2017
H:15.53
Alors que j’atteins la limite du sinistre, j’observe que les moyens aériens montent en puissance. Les Canadairs déversent leur cargaison d’eau sur les cimes en feu. Je compte à ce moment déjà 5 aéronefs et 2 hélicoptères...

15 juillet 2017
H:16.23
Pour échapper au brasier, les chevaux du Haras ont été vraisemblablement libérés de leurs boxes. Terrifiés par les fumées, les sirènes, et les explosions des bouteilles de gaz, ils galopent en rond à la lisière du maquis en feu.
En coordination avec le propriétaire des serres, nous les rassemblons dans un pré.  A l’arrivée de leurs propriétaires, nous procédons à leur évacuation.
Un animal y laissera la vie.
Ayant provisoirement abandonné mon appareil photo dans ces circonstances, je prends quelques clichés avec mon Smartphone.
15 juillet 2017
H:16.35
Je traverse le maquis à la recherche de chevaux portés manquants. J’arrive rapidement au Mas de Fauchon où les Pompiers tentent de fixer le feu.
Après un échange courtois avec le maire de Saint-Cannat, Jacky GERARD, qui est mobilisé sur place, je décide, de rester avec les Pompiers.

15 juillet 2017
H:16.50
Le feu encercle la bâtisse et les annexes sont touchées. Les moyens au sol traitent plusieurs fronts simultanément pour contenir la progression.
Avec calme et organisation les pompiers s’activent, sans prêter attention à ma présence.
15 juillet 2017
H:16.55
La fumée a tout envahi. L’espace est irrespirable, des cendres incandescentes retombent un peu partout provoquant des foyers secondaires. Les pompiers traitent les plus menaçants.
15 juillet 2017
H:16.59
Traitement des foyers secondaires
15 juillet 2017
H:17.24
Traitement des sous-bois au nord du Mas de Fauchon
15 juillet 2017
H:17.26
Scène de fin du monde et regard de gladiateur...
15 juillet 2017
H:17.28
Traitement des sous-bois à l’ouest du Mas de Fauchon
16 juillet 2017
H:12.30
L’air est empli d’une odeur de fumée âcre. Il fait déjà très chaud, nous avons peu dormi, quelques sirènes hurlent au loin. Les Pompiers traitent des fumeroles encore actives.
Des oiseaux charognards volent en cercle au dessus de la zone d’activité à quelques centaines de mètres.

H:14.34
Le vent tourne brusquement au sud-ouest dans notre direction et attise les points chauds. Le feu repart avec virulence.
Les moyens aériens sont immédiatement réactivés.

16 juillet 2017
H:16.23
Depuis près de 2 heures les largages et les moyens au sol, n’ont pas faibli. Néanmoins le feu progresse toujours dans notre direction.
De la fumée entre maintenant dans la maison par les fenêtres du premier étage. Je monte sur le toit pour observer les Canadairs qui ont réglé leur axe de largage au-dessus. Ils défilent à très basse altitude à un rythme ahurissant, jusqu’à 6, les uns derrière les autres. De mon perchoir, je distingue nettement des détails sur les carlingues.
Ils largueront jusqu’à la nuit tombée.
La tension monte encore d’un cran.
Je planifie l’évacuation d’urgence de mes proches, et décide d’aller combattre le feu à la lisière des habitations à environ 800 mètres.
Je prends une protection contre les fumées et fixe mon appareil photo à ma ceinture.

16 juillet 2017
H:17.34
Je rejoins les villas encerclées au bout de la rue «Chemin du Paradou» ainsi qu’ un groupe de voisins. Le vent provoque de nombreux départs de feu sur les toitures et dans les sous-bois.
Nous récupérons une lance d’incendie, un tuyau d’arrosage et prêtons assistance aux Pompiers. L’ambiance est bonne, bien que tendue, quelques plaisanteries toutes méridionales sont échangées.

16 juillet 2017
H:18.14
Un dépôt de branches s’est embrasé et forme une torche de 4 mètres. Nous concentrons notre action au sommet et à la base. Cependant, seule l’intervention de 2 Canadairs en viendra à bout.
Nous sommes trempés jusqu’aux os et je constate avec étonnement que mon appareil photo non tropicalisé fonctionne encore.

16 juillet 2017
H:18.31
Les hommes au sol reprennent l’initiative.
16 juillet 2017
H:18.26
Le front des villas où nous nous situons est stabilisé. La tension baisse un peu. Des Pompiers de toute la France sont arrivés en renfort.
Les piscines réquisitionnées alimentent les camions. Ces points d’eau improvisés sont une bénédiction dans ces circonstances.
17 juillet 2017
H:12.02
Le ciel est limpide, et les sirènes se sont tues. Je traverse à pied le maquis dévasté en direction du Mas de Fauchon.
Sur ma route, je croise les Marins Pompiers de Marseille qui concentrent leur action au noyage des brûlots en lisière des parcelles épargnées.
Tout est calme maintenant, une odeur de bois brûlé omniprésente persiste pendant toute ma balade...
Le 15 juillet 2017, je suis un photographe en vacances en famille à Saint-Cannat.
Le temps va s’arrêter 3 jours durant lesquels, je vais être le témoin de cette confrontation Homme /Nature  
L’humain se révèle dans l’extrême, je retiendrai, le courage anonyme des hommes et des femmes qui ont aidé leur communauté
et leur haut niveau de compétence et de technicité.
Déjà la faune et la flore reprennent leurs droits.


[ Du chaos naissent les étoiles ]
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SAINT-CANNAT - INCENDIE -JUILLET 2017

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