Pierre Brongniart's profile

Qu'est-ce qu'on mange demain ?

QU'EST-CE QU'ON MANGE DEMAIN ? 
[ à l'Hotel Pasteur ]
Etudiant à l'école Européenne Supérieure d'Art de Bretagne, à Rennes et à la suite d'un stage au sein de l'Hôtel Pasteur, je consacre mon diplôme de design aux questions de l'agriculture urbaine, des nouvelles esthétiques du jardin et des systèmes alimentaires. J'ai fait le choix d'ancrer cette réflexion dans un contexte particulier de la ville en participant à la conception d'un système alimentaire adapté à la situation de l'Hôtel Pasteur, dans son contexte actuel de rénovation et de transformation.
Je suis convaincu que l'Hôtel à projet peut devenir un lieu propice à la construction d'un véritable terroir urbain, en s'intégrant à un réseau proliférant de jardins ouverts ou partagés, de jardinière et de balcon potager. L'agriculture urbaine est un outil de re-connexion de nos vies urbaines, d'avec notre environnement et d'avec des énergies cosmologiques en même temps qu'elle opère une re-conscientisation dans les esprits de tous de la logique de croissance d'un pied de tomates par opposition de la complexité des filières de productions actuelles. La mission de l'agriculture urbaine, à Rennes, ne saurait être la quête d'autosuffisance à sa propre échelle, mais belle est bien, en synergie avec les campagnes alentour, de participer à l'autonomie d'un territoire plus vaste.
La ville agricole, en construisant des espaces plus fertiles, doit participer également de la biodiversité et de la qualité de l'air et de l'eau. Dans ce réseau, Pasteur deviendra un laboratoire pour la ville, populaire et éducatif. D'abord, pour l'école, au rez-de-chaussée, puis pour les habitants temporaires de l'hôtel et enfin pour les habitants de la ville.
J'ai dessiné cette année, une serre, que j'installais, en remplacement de la charpente de l'aile centrale. Ce dessin a été guidé par les mouvements du soleil, au fil des saisons à cet endroit. Les fermes de charpentes sont inclinés vers le sud pour maximiser l'ensoleillement sur les surfaces vitrées. La charpente est constituée de deux grands pends de toits, sans élévations supplémentaires des murs pour limiter les ombres supplémentaires dans les cours de récréations au rez-de-chaussée.
Les matériaux, de la serre, ou du mobilier à l'intérieur, sont issus du curage qui précédera les travaux de rénovation du bâtiment. La serre accueille une cuisine collective, espace propice à la sociabilité et à l'échange. Je dessine cette cuisine en réinterprétant le mobilier d'un ancien laboratoire qui est destiné à être déposé. Cette mise en place de réseaux ultra-locaux de la matière, participe de la mémoire du lieu et permet de ne pas trop alourdir en matière grise le bâtiment suite aux travaux.
La dernière définition de l'espace que je propose a été apportée par la conception du mode de cultures dans la serre. Basé sur le principe d'aquaponie, le substrat solide est remplacé par de l'eau qui circule de plante en plante, en passant périodiquement par un bassin à poisson. C'est la mise en place d'un processus d'intimité écologique au sein de l'architecture. Des êtres vivants partagent des nutriments pour générer la fertilité et une nourriture occasionnelle diversifiée pour les habitants. J'imagine, dans le contexte de Pasteur, un système ouvert, propice à la ré-interprétation. Chacun est invité à venir suspendre une plante ou à entretenir une autre, selon ces connaissances, ou aidé par un jardinier. Au cours d'atelier ou d'échanges informels.
Qu'est-ce qu'on mange demain ?
Published:

Qu'est-ce qu'on mange demain ?

Design project, Architecture et jardin comestible

Published: