La cour intérieure, un patrimoine caché à fort potentiel.
Pour aborder ce mémoire et le sujet des cours intérieures, je me suis inspirée de la définition étymologique du verbe « isoler » : « faire prendre la forme d’île ». Cette définition, à la fois poétique et imaginaire, m’a permis de porter un regard sur les questions de circulation, d’usage et de fragmentation de l’espace. Elle m’a également permis de penser les éléments à la manière d’un paysage qui se dessine dans l’espace.
Entre ciel et mer, il existe une petite île un peu perdue au milieu de l’Atlantique que vous ne connaissez peut-être pas. Taillée dans le granit, l’île d’Hoëdic qui prolonge la presqu’île de Quiberon (Bretagne), est un petit paradis isolé avec ses propres rites et ses traditions, tel un autre monde au milieu de l’eau. Comme la cour intérieure l’est dans son isolement avec l’espace public de la rue, l’île et ses habitants sont isolés du continent. Un espace en effet caché des regards, un jardin secret que l’on voudrait à tout prix garder pour soi. Hoëdic, ce sont de longues promenades autour d’un caillou de 2,5 km de long sur 1 km de large, parsemées de criques et de plages sans bruit ni pollution. Les voitures y sont interdites et un sentiment de liberté éprouvé aussi bien par les enfants que par les adultes y est omniprésent. Ce sont des paysages à la Gauguin, des ciels bleus comme les portes des maisons et surtout une atmosphère étrange qui vous ensorcelle et ne vous quitte jamais.
Cette île où j’ai passé toute mon enfance est finalement ma plus grande inspiration dans la conception de mes projets et en particulier celui de mon Projet de Fin d’Études sur les cours intérieures. C’est sans doute ce vécu insulaire qui m’a amenée à étudier ces coeurs d’îlots dans la ville, ces cours cernées non pas par la mer mais par leurs propres habitants.
