ARCHI FICTION Mémoire de fin d'études

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ARCHI // FICTION

L’architecture à l’aune de la science-fiction

Récit, Image, Contexte

Falipou Nicolas

SOMMAIRE DU MÉMOIRE

Préambule

Avant de faire entrer le lecteur dans la lecture de ce mémoire traitant des imaginaires du futur et de leur conception, il convient peut-être de préciser au préalable le point de départ de l’élaboration de ce discours et son rapport à l’architecture.

La science-fiction interroge les rêves et les peurs. Elle révèle un désir de se projeter, de concevoir et construire une alternative à notre société, présentant différentes démarches et suivant divers processus. Fondamentalement, elle explore les possibilités et les révèle en extrapolant les données scientifiques d’une époque. Construire un récit de science-fiction offre d’entrevoir un futur à travers différents prismes, d’observer les trajectoires et les évolutions de notre société, de nos modes de consommation, de production, de déplacement, …

A la rencontre de l’architecture et de la fiction, l’utopie fut conçue à ses débuts avant tout comme positive, la promesse d’un ailleurs, d’un “non-lieu” d’expérimentation sociale, spirituelle, politique, économique[1]… Utopie et Architecture se rejoignent dès lors qu’elles définissent toutes deux à l’origine un idéal de projet qui peut soit parvenir à une manifestation concrète dans le réel (construction), soit demeurer à l’étape d’expérience, dans sa dimension la plus libre d’un point de vue idéologique et conceptuel.

[1]Thomas MORE, Utopia (1516)

S’il existe à mon sens deux qualités nécessaires à l’élaboration d’un bon projet, c’est savoir imaginer et anticiper son évolution. Deux mots qui illustrent parfaitement les enseignements et les devoirs qui incombent à un architecte. Autant quand l’on se libère l’esprit des contraintes du réel pour imaginer ce qu’un projet idéal pourrait être et devenir, que lorsque l’on bâti, matérialisant des espaces susceptibles de connaître plusieurs existences et transcender la nôtre.

La science-fiction est un territoire de débat et de contraste où se confrontent généralement des entités ou visions contraires : science et nature, homme et machine, utopie et dystopie, liberté et asservissement... Les modes d’écriture qu’elle révèle ont l’avantage de livrer des récits qui exacerbent notre présent, nos technologies, livrant bien souvent une critique acerbe, parfois en laissant entrevoir de nouvelles possibilités quant à nos manières de concevoir la ville, de cohabiter les uns avec les autres, de communier avec la nature… La science-fiction, loin de n’être qu’un pur exercice stylistique débridé et irréaliste, offre une analyse, une capacité de projection, un recul et des perceptions, par l’usage du récit et de l’image, que ne saurait offrir la science à elle seule.

Comment l’architecte, par la constitution d’un récit et par l’image, peut-il s’approprier des thématiques et méthodes propres à la SF pour imaginer une architecture expérimentale et “anticipée” ?