La forêt est un espace connu dans sa globalité, de grands arbres, des feuilles mortes, des branches, des buissons, des fruits, de la mousse... Partant de ce principe, tous ces environnements se ressemblent dans leur composition, mais chacun à sa particularité, régionale, climatique, géographique... Mais cet écosystème est également unique, où tout est indispensable, où l’équilibre règne comme une loi fondamentale.
Chaque arbre, chaque morceau de mousse, chaque feuille morte, chaque branche, chaque racine possède sa propre forme, sa propre usure, révélant ainsi une diversité comparable à celle de l’Humain. Chaque texture prise en photographie permet l’identification de tout élément présent dans une forêt, mais est unique de par l’éclairage, sa position dans l’espace et sa texture. Se découvre alors le monde du petit, du détail qui donne un sens : l’arbre qui a perdu son écorce recréé grâce à la sève une croûte qui le protège à nouveau, la mousse maintient une hygrométrie constante et permet aux graines de germer, les champignons recyclent les arbres morts, les feuilles produisent de l’oxygène et enrichissent le sol une fois morte. Dans un cycle perpétuelle, la nature se régénère, en total autonomie.
La mise en page insiste sur ce cycle. On débute par des feuilles mortes qui enrichissent le sol en humus, qui lui même donne l’apport nutritif nécessaire aux graines pour pousser, qui elles-mêmes donnent naissances aux arbres et autres végétaux constitutifs d’une forêt. Le choix du format d’image, 3/4, rappel le format des photos d’identités. Chaque élément, malgré sa ressemblance avec les autres, est unique. Étant pris de très près, nous n’avons plus affaire avec la multitude mais avec la singularité. Chaque organisme participe de la diversité d’une forêt et lui donne son caractère, son âme, son ambiance.
Ces images révèlent un autre aspect de notre monde, lui donne un autre sens. Elles induisent un changement de regard : du symbolique à l’unique. Notre connaissance des espaces qui nous entourent devient soudainement plus flou. Les détails commencent à échapper à notre mémoire, l’envie de retourner sur place peu-à-peu s’impose, juste pour vérifier.
